jeudi 17 décembre 2009

L'Histoire d'un Club surnommé "BAKLAWA" : EPISODE 4


Les débuts(Vue par le Dr Ben SALEM)






J'avais convoqué une assemblée générale extraordinaire de l'Association des Jeunes Musulmans du Bardo pour fonder un club omnisports et puisque à ce moment là toute activité avait un sens nationaliste, j'avais décidé de nommer cette association Stade Tunisien.


Quelques semaines plus tard, les statuts nous revenaient avec l'agrément … Mais sous l'appellation de Stade tunisois. Ce qui était loin d'être pareil, Tunisien, c'est une nationalité ; tunisois c'est n'importe quel habitant de la ville de Tunis.



Il a fallu donc revenir à la charge, et après moult démarches, l'appellation de Stade Tunisien fut acceptée. Il fallait ensuite choisir les couleurs, avec Habib BEN MOKTHAR et Slah DAMERGI nous avions opté pour le rouge et vert pour les raisons symboliques suivantes : le rouge couleur du sang, du feu, symbole de l'énergie et de la virilité. Le vert complémentaire du rouge, couleur de l'espoir, cet état d'attente confiante qui doit toujours prévaloir. Le choix des couleurs était tout un programme, et depuis nous avions essayé d'inculquer à nos jeunes les qualités de ces deux couleurs.



 Lors de la première réunion du club, les dirigeants avaient offert des gâteaux vert et rouge qu'on appelait « baklaouet El bey », c'est aussi l'origine du mot « Baklaoua »qui colle à la peau du Stade Tunisien, comme ses couleurs.


 Ainsi est né le Stade Tunisien en Juillet 1948.

Nous avions commencé avec la seule section de football en division 4. Mais il fallait parallèlement structurer cette association et se procurer une salle et un stade d'entraînement.

Faisant une discrète enquête, j'avais découvert que le terrain du « Bardo Sports » était un bien de la couronne c'est à dire du domaine public. Etant conseiller municipal, je fis des démarches auprès du Directeur des Domaines, Mr ISTRIA, pour que ce terrain soit affecté à la commune du Bardo, ce qui fut fait. C'est pour moi une première étape. Le conseil municipal, dont le président est Monsieur PRA, gros colon influent du protectorat, comprenait quatre tunisiens.



Nous avions attendu patiemment une réunion du conseil municipal en juillet où la plupart des conseillers français étaient absents et où nous tunisiens étions en majorité pour décider d'affecter ce terrain au Stade Tunisien. Au retour des autres conseillers, il y eut un gros remue-ménage pour s'opposer à cette décision. Le conseil municipal juridique du protectorat n'a pu trouver aucune irrégularité puisque la décision des conseillers présents était unanime.


Alors, nous avions commencé notre action ; d'abord, construire une grande salle de sports, nous avions la foi qui, comme on le sait, soulève des montagnes. Les plans déposés à la municipalité par Rachid TURKI qui y était secrétaire, le visa obtenu, Habib BEN MOKTHAR demanda à son entrepreneur BERTOUGLIA de bien vouloir travailler, avec son équipe de maçons italiens, gratuitement un dimanche. Les ouvriers étaient les dirigeants et les jeunes. Et, à la fin de la journée, les fondations et les chaînages étaient terminés … Cela nous a coûté quelques kilos de macaronis pour le repas de midi ! Chaque dimanche, nous opérions de même et au bout de trois mois la salle était terminée !




En fait, Habib BEN MOKTHAR et moi-même n'avions déboursé que l'équivalent de 700 dinars pour une salle couverte de 500 mètres carrés, ce qui était insignifiant à cette époque … 35 millimes le mètre carré ! Les frais comprenaient aussi le prix de la plaque commémorative posée lors de l'inauguration, plaque que les nouveaux venus n'ont pas manqué de détruire en Août 1957 … car il fallait faire table rase du passé, lamentable !




nb:à suivre après la pub 
et surtout un grand merci à notre ami stadiste Nabil Mansouri et toute sa famille à Paris pour ,qui s'avère un vrai stadiste de coeur ,âme et surtout mémoire ,qui m'a aidé à éditer cet article par  des photos de notre club "BAKLAWA"

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