mardi 15 décembre 2009

L'Histoire d'un Club surnommé "BAKLAWA" :EPISODE 3



La genèse


En 1947, il y avait à Tunis une association culturelle dénommée «Les Jeunes Musulmans» et dirigée par cheikh Salah Enneifer.
Parmi ses activités, elle prenait en charge une école pour jeunes filles musulmanes à la rue des Selliers.


 Un jour que je lui rendais visite, apportant une aide à ses élèves nécessiteux, il me déclara que son association culturelle comprenait par ailleurs une section de scouts et de football au Bardo. Il m'avait dit : "Puisque vous êtes médecin au Bardo, vous serez aimable d'épauler son action".


 En juillet 1947, une délégation vient me voir comprenant le président de la section de football Ben Ezzedine, le secrétaire général Hamadi BEN MAHMOUD, un industriel du Bardo Habib BEN MOKTAR DZIRI et un jeune joueur dirigeant Slah DAMERGI.
Cette délégation était venue m'inviter à une veillée du 27ème jour de Ramadan. La réunion se tenait dans le sous-sol de la villa BEN AMOR. Quelle ne fut pas ma surprise quand à la fin de la réunion, les assistants se sont mis à applaudir et à crier : « Dr BEN SALEM Président !».


 Je répondis que j'étais flatté mais que je ne connaissais rien au football, et que je réservais ma réponse étant de plus très pris par ma profession. Quelque temps après, Habib BEN MOKTHAR accompagné de Slah DAMERGI sont revenus à la charge pour que j'accepte de diriger la section de football de l'association des jeunes musulmans du Bardo.


 La Tunisie sous protectorat français était en manque de présidents directeurs généraux, d'industriels et d'hommes d'affaires tunisiens importants. Les médecins autochtones étaient si rares mais représentaient souvent les figures de proue des clubs sportifs. C'est ainsi que par exemple le Club Africain était présidé par Docteur AOUIDJ SALAH, l'Espérance par Docteur ZOUITEN et l'Etoile Sportive du Sahel par Docteur GHACHEM. L'association des Jeunes Musulmans a jeté son dévolu sur le médecin du Bardo, le Docteur BEN SALEM, espérant ainsi se hisser au niveau de ces clubs prestigieux.


Pendant quelques semaines ,j'avais aidé légèrement cette petite section de foot .Quand un jour ,le jeune Saleh Damergi épaulé par Habib Ben Mokhtar est venu me  dire que les dirigeants d'un grand club "Le Bardo Sport "avaient empêché les joueurs tunisiens de se servir de la seule petite pièce qui servait de vestiare ,au stade .celui-ci n'était en réalité qu'un terrain vague ces dirigeants arguaient du qu'ils avaient trouvé des poux ,évidemment ,dans leur logique de colonisateurs ,les poux ne pouvaient venir que des arabes .


Comme tout tunisien, mon sang n'a fait qu'un tour !a partir de ce moment la, j'étais obligé de prendre les affaires sérieusement en main.

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