samedi 31 mars 2012

La révolution et Moi...



Le texte original de l'article parue le samedi 31 Mars 2012 sur les colonnes de "La Presse" ,article recueilli et signé par Badi ben Naceur.

Amine Landoulsi né au Bardo, ville des beys husseinites, en novembre 1976. Autodidacte, on ne peut le qualifier comme photographe mais comme homme qui vit et voit. Son vécu s’alimente d’une année à une autre par les aléas du quotidien, qui pour certains sont anodins mais pour d’autres hors du commun.
Depuis son jeune âge il s’est intéressé à la photographie comme passion, passe temps ou même un signe de distinction.
Son premier critique fut le photographe Tunisien Jaques Perez, qui l’a connu en rencontrant sa fameuse photo « La femme de Chebika ». Demandant à être reçue pour avoir un avis sur ses photos, Jaques Perez l’a reçue en sa maison de la Hafsia, quartier populaire de la Médina de Tunis et il lui dit : « t’as l’essentiel mon petit, l’œil d’un photographe » voila ce qu’il se rappelle d’un chaleureux entretien avec un des plus grands photographes de la Tunisie.
Depuis cet entretien, il a entretenue le photographe qui est en lui, en vivant le bonheur d’être amateur, et le sérieux d’un photoreporter.

Lauréat du concours « Mois de la photo » 2eme édition, à son actif on peut dénombrer plusieurs expositions collectives en  Tunisie et aussi en France, en Slovénie ainsi qu’au Brésil. Il a commencé à exposé comme débutant à « l’espace libre d’el theatro »  et Il a été commissaire de l’exposition collective « plus témoins que photographes », organisée par l’institut français de coopération, au Palais Kheireddine avril 2011.

Actuellement il est Photographe reporter pour le compte de « l’Associated Press » , « Demotix » et « images de Tunisie » ces agences lui ont permis de publier ses photos à l’échelle international . Travaille aussi pour des magazines tunisiens « Sport évasion », «Opinions ».

 Il est le cofondateur en 2010 et coordinateur général du Club Photo de Tunis pour l’année 2011.Pour ceux qui le connaissent de prés, vont vous dire  que sans cette vie associative au sein de son club depuis deux années déjà, sa biographie terminerait à  peine, deux lignes.


« La révolution et Moi … »

Le choix des deux photos émane naturellement de la vocation de témoignage, du photographe qui est en moi.

La première prise fut le 14 janvier 2011, avant même que  le tunisien ne s’aperçoit qu’un changement planétaire est entrain de jaillir sous ses yeux et avec ses mains. Bizarre cette grande horloge qui surplomb la mythique Avenue du Habib Bourguiba.



14 Janvier 2011 à 12h39- Avenue du Habib Bourguiba.



Un paradoxe bien propre au tunisien, une « horloge » moche et le nom d’un ex leader-dictateur  qui se juxtapose, comme pour dire qu’il y a toujours un héritier au trône.je me pose toujours la question, pourquoi « zine el abidin ben ali » n’a pas changé le nom de la grande avenue ?pourquoi après le 14 janvier toutes les places publiques de la Tunisie ont été vandalisé selon des uns et purifiés selon d’autres ,on à dit « dégage » aussi à toutes signalétiques ou sculptures et édifices qui fessaient référence à l’ancien régime . Sauf cette horloge moche et laide qui a fait l’exception.

D’ailleurs ma deuxième prise, le 23 mars 2012, soit 15 mois de Tunisie nouvelle, de Tunisie au pluriel confirme que l’arrivée des escaladeurs à son sommet et sujet de suprématie ou même de césarisme sur autrui .Si non a quoi bon reprendre un symbole d’un régime totalitaire et se l’approprié.
En parcourant un zeste de la Tunisie depuis janvier 2011, je crois qu’elle peine a retrouvé sa mémoire .le tunisien souffre de ne pas se connaitre, tellement il a été victime de ses bourreaux .la preuve en est, de nos jours et à nos alentours, des drapeaux noirs, des drapeaux rouges, des drapeaux verts, des drapeaux arc-en-ciel et j’en passe. N’est il pas ce pluralisme qu’on voulait ? Cette mosaïque qui est l’une de nos spécificités mondial .pourquoi la sacrifié par un obscurantisme  d’une part et un rejet de l’autre.


23 Mars 201 à 11h05 - Avenue du Habib Bourguiba.

Je trouve aberrant, l’égocentrisme de deux idéologies qui se confrontent le terrain, ne sont ils pas à l’encontre de ce qu’ils avancent à chaque manifestation ?chariaa, laïcité, démocratie, légalité, patrie, islam et j’en passe .tant de slogans au départ sein et valeureux qui hélas on subie une déviation depuis 15 mois. « DEGAGE »,  « LE PEUPLE VEUT »,  « houmat el hima », « TAKBIR ». 

J’ai été fier et ému d’entendre « Echa3b yourid » dans des breaking news provenant des manifestations de wallt street ,madrid ,jerusalem , caire ,sanaa  ,misrata et tant d’autre lieux où il y a des hommes et femmes qui ont réaliser qu’ avoir  peur  est vain .



15 mois ont passé, est mon appareil photo n’a pas arrêter de « shooter », comme tout le monde d’ailleurs, « shooter » un vocable en anglais qui me fait penser aux :dossier des « kanassa » (sniper ),dossier des drogues trouvés dans les armoires privés de la présidence ,dossier des armes qui circulent dans le pays en provenance de la Lybie , un pays tantôt ami ,tantôt Lybie ;dossier des Ben ALI & CO, dossier du bouque émissaire parfait « Ali Sarriati » ;dossier des martyres ,des blessés et leurs familles .tants de dossier à shooter à photographier ,à analyser et à comprendre .

Moi ce que j’ai compris jusqu'à maintenant que la secousse du 14 janvier 2011 est bel et bien forte et que ses répliques ne le sont pas moins .peut être que le salut de notre patrie réside dans ses enfants, car ses anciens souffrent de l’Alzheimer, ses adultes trainent le fardeau de l’échec et sa jeunesse à fait son minimum syndicale.




Amine LANDOULSI





2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'apprécie ton regard, à double titre (sens propre et sens figuré), sur la révolution. Il me semble très juste. Comment le pays pourra-t-il avancer si il ne sait pas d'où il vient ? Coupé de sa mémoire par l'occupation française, puis sous Bourguiba le curseur était surtout positionné sur rattraper l'occident pour pouvoir rivaliser avec lui et enfin, le "règne" Zaba (que j'ai du mal à qualifier)où l'inculture, l’arrivisme, la manipulation et le mensonge se sont appropriés la scène publique, comme tu le dis si bien le pays a perdu la mémoire. Respect, entre autre, à Mr Mahmoud Bouali "défenseur acharné du patrimoine tunisien" et à tous ceux qui œuvrent en ce sens... ;) Bonne continuation ! Boutheina

Amine Landoulsi a dit…

Merci à boutheina pour ses propos .