mercredi 13 janvier 2010

GOOOOOOD MORNING REDEYEF



Pour terminer une année deux mille neuf en mode réveillon, nous avons  pris nos bagages, notre voiture et nos appareils photos en direction de la ville minière du REDEYEF.
En carence de bons plans pour le 31 décembre, nous avons fêté le réveillon du "dernier weekend" de l'année.

Le samedi dernier le 26 décembre 2009 nous avons veillé, comme tout réveillon l'oblige, avec une bonne compagnie, dans un foyer chaleureux composé naturellement  d'un "Homme"(1), d'une "Femme"(2) et "Nous".

L'Homme, qui au fil de notre séjour au sein de son foyer, nous a actualisé les fondements même de la notion de générosité.
Il nous a ouvert  cette grande porte métallique, qui nous mène à un beau et spacieux jardin englobant cette demeure bâtit à l'ancienne.
Une fierté de plus de chez notre  amphitryon, qui s'exclamait en nous faisant le tour guidé de son élément: " Ah la construction en pierre c'est du béton …"

Fait il que je me pose la question en toute solitude de l'habitude entretenue par cet Homme, de collectionner des roches  qui datent d'antan. Comme s'il était l'As de la pétrographie, il nous a raconté des histoires sur cette terre garnie de richesse et que celle-ci doit être  perçue comme un  capital historique et non pas une valeur pécuniaire qui fluctuerait à la guise du Dollar.

L'Homme s'exclamait :" Mais les gags, vous complétez aussi bien les dix millions de notre peuple à qui revient ce trésor !!!" et ce au moment  de nous offrir quatre pièces de sa collection, que nous avons résisté  par pudeur devant ce lot de générosité.

Car "offrir un cadeau" est l'un des comportements les plus humbles que l'HOMME a crée jusqu'à nos jours. "L'Offre" et la "Demande" du cadeau s'équilibre naturellement pour définir son prix, qui  avoisine "l'inestimable".

"L'art d'offrir est certainement confronter au savoir faire d'accepter "

Ce qui me ramène à dire que l'Homme nous a fait cadeau de tous ce qu'il aime de son REDEYEF natal, sans même se soucier du papier cadeau conventionnel, car il y était déjà dans cette veloutée ville.

S'il n'y avait pas eu une mine à la ville de REDEYEF : y aurait toujours  une profondeur à explorer au sein de la demeure de nos hôtes. On la surnommerait : "LA BONNE MINE"  .Car vous y découvrirez des rochés montagneuses, des appareils  photos, des motos, des bicyclettes, des photographies d'antan ainsi que  d'actualités, des gadgets, bref un brun de brochante musical dans tous ce que nos yeux on pu détecter et nos oreilles ont pu ouïr.

Revenant à la case départ où, devant l'hôpital régional de REDEYEF, un point de repère choisis par L'Homme  pour nous repêcher. Là, nous y découvrions la Femme !

Avec un sourire défiant la lune ainsi que la lumière publique et une accolade défiant tout préjugés, elle nous a éclairé notre chemin pour nous présenté des mets étudiés pour des voyageurs affamés et fatigués mais surtout heureux pour le meilleur qui va venir.

Cette Femme  qui nous a épatés par son sens du protocole, tout ce qu'un service de diplomatie étrangère souhaiterait  avoir au sein de son équipe.

De part sa persévérance culinaires et son rôle de militante, nous avons senti un intéressement considérable de cette Femme à tous ce que l'Homme entreprenait. Ce qui lui a donné une place probante lors de nos discussions nocturnes et qu'au fil des jours passés à Redeyf, une citation se confirmait à mon esprit :"derrière chaque un grand Homme, il se trouve une Femme "

A REDEYEF les nuits obscures devenaient des nuits blanches tellement leurs récits nous faisait oublier le temps.

D'ailleurs je faisais pratiquement comme disait la chanson d'Aznavour,
"Hier encore j'avais vingt temps", en m'emportant pendant nos discussions .En imaginant que j'ai déjà les clefs d'un monde meilleur. Mais hélas je me suis induit en erreur pour découvrir devant moi un exemple "type" d'un couple qui se voit dans l'obligation d'aimer le pays : en éduquant leurs enfants  ,en assumant leurs responsabilités de citoyenneté  ,en hissant le drapeau de notre pays dans les terres étrangères et en portant de l'aide à tous ceux qui en ont besoin .

Apres notre intégration dans cet environnement, nous partîmes à la chasse photographique, guidée par cet Homme, qui connait les recoins de cette ville .Et malgré son malaise de dos, il a persévéré pendant notre séjour afin que dès notre  retour à Tunis, nous serrions des portes paroles, pour  faire valoir selon nos moyens, le lieu de ses origines.

Drôles d'anagrammes pour le nom propre de "REDEYEF", en 7 lettres il ne pouvait être mieux que REDEYEF elle-même, pour 6 lettres on pouvait avoir "fédéré " et pas mieux avec 5 lettre "de fer ".

Des voies ferrés qui transgressent le centre même de la ville, comme pour dire que la mine est toujours là.
Même s'il elle se situe dans les fin fonds de la terre, elle est toujours là, devant vous en surface avec tout ce qu'elle génère de vie sociale, environnemental, politique, économique et surtout quotidienne.

Réellement on voyait des voies plus que des trains dans la Gare de REDEYEF . Mais si 'il ya lieu, il y  en a qui reposent en paix dans les hangars désinfectés de la SNCFT.

Tant de lieux visités sur cette terre, qui pouvait être une destination  de Tourisme durable .Cette région qui fut un maquis de singularités et spécificités que l'oublie  a casé  dans les mémoires ,de plus en plus usées,  des octogénaires survivants aux épreuves du dernier siècle .

Ces personnes qu'on a eu la possibilité de rencontrer, avec qui on a eu l'opportunité de discuter mais surtout d'ouïr car ils ont beaucoup à nous dire.

Je pourrais citer, "Le terrain de Tennis de REDEYEF " où des "Aces", des "out" et "des jeux set et match", que jadis on  pouvait commentés lors du passage du célèbre Monsieur  LACOSTE dans ce  terrain, qui fut le deuxième construit dans toute l'Afrique.

L'Economat qui comme son nom l'indique, était un lieu de rassemblement obligatoire pour cette meute de personnes .Un multing pot d'autochtones, d'italiens, de français, des maltais et tant d'autres qui vivaient en bouillonnement perpétuelle, un sort que les gens de REDEYEF  ont su comment s'y adapter à cette migration Nord-Sud, qui prend des formes contradictoires à ceux vécus aujourd'hui.

L'une des plus dures étapes dans ce périple de souvenirs, à fort nuance historique, c'est celui de notre arrêt devant le vestige  du Cinéma de REDYEF. Malgré que la bâtisse demeure, le sentiment de ruine m'a accaparé par le vide qui entoure cette esplanade, jadis exploitée comme air libre de visionnage aux cinéphiles de l'époque.

Hélas, l'Eglise de REDEYEF est devenue ancienne lorsque notre guide nous a suggéré d'y pénétrer  .La bâtisse elle-même n'est pas sortie du lot de l'oubli .Au lieu de voir un musée qui ressuscite toutes les messes de dimanche ,toutes les confessions des fideles et touts les pats d'un curé qui veille à l'entretien des fois de ses adaptes ,nous avons vécu une désolation de plus par un mur en brique bâtit au centre même de cette demeure de dieu.

Une Prière s'impose alors dans ce lieu sacrée :

" Que dieu bénisse nos chefs services rattachés au Patrimoine, pour qu'ils puissent faire un tour dans les fins fonds de notre Tunisie afin qu'ils sauvent ce qu'il en reste de ce Patrimoine culturelle."


Et certainement y aurait des féaux comme nous qui affirmeront cette prière par un :
" AMEN, AMINE, HALLELUJAH…"

"Khanfouss REDEYEF" est bel est bien un surnom à l'équipe de football de cette région, constitué en 1908 .un drôle de surnom "kanfouus" est qui signifie "bettle" . Ces "scarabées" étaient témoins des premières vagues de touristes français miniers dans les montagnes de cette région. Ces derniers ont eu la sympathique idée de l'appelé de la sorte .Avec un palmarès de victoire de la " Coupe des pays Francophones " disputée à Marseille en 1938. 


Tant de dates, tant de belles dates à écrire et à nous faire lire…
Tant de bâtisses, tant de moroses bâtisses  qui surgissent
Tant de demeures, tant de demeures  qui demeurent ….
Tant de mémoires, tant de mélancoliques mémoires qui m'émois …

Que c’est douloureux d'entendre dire des histoires d’individus qui viennent d’apprendre le décès d'un minier qui a chaque fois se trouve qu'il est l'un des leurs. Une formulation ambiguë qui traduit mon état d'âme ému devant un tel récit de douleurs.

Car le fait de vivre la mort au quotidien est pratiquement assimilable à une guerre inéquitable, mais les gens du REDEYEF on su comment prendre cela avec philosophie .Leurs guerres qui se révèle une guerre durable contre un environnement de plus en plus avare envers un HOMME qui devient de plus en plus inhumain (!!!)

Et devant cette atmosphère qui s'avérait des fois pesantes sur mon cœur sensible je me suis refugié dans l'esprit et l'expérience de mon compagnon de voyage , Hamideddine Bouali, qui faisait  partie prenante  de la première personne de pluriel que je formulais tout au long de mon présent récit.

Et oui je me suis tapé 850 Kilomètre avec Hamideddine Bouali qui avait oublié son permis de conduire.

Hamid était un ami de quartier qui se faisait incognito, il est devenu un ami sur facebook…intéressant. Et maintenant un compagnon de voyage ne pesant pas trop avec sa petite valise de pc dans une Citroën 15 mais qui pèse énormément moralement sur toutes personnes prétendant le connaitre.

En conclusion de ce j'ai pu entreprendre, apprendre et partager de ce voyage, c'est que la ville de REDEYEF  est bel est bien composé d'intrépides Hommes, de valeureuses Femmes et d'une Histoire aussi profonde que ses  mines, que seul des indomptables gaillards pourrait y pénétrés.


Amine LANDOULSI
Photographe et Bon mineur




(1)Mr Mohamed AL ALAIMI
(2)Mme Asma ALAIMI 
 je remercie ma femme Amira Hammami Landoulsi qiU m'a aidé par ces précieux conseils concernant la rédaction de ce texte .

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